Taillecavat : l'église Notre-Dame

Cette église assez massive présente une nef romane terminée à l’est par une abside semi-circulaire ; le bas-côté nord a été ajouté au XVIe siècle.

Le clocher pignon est percé de quatre baies alignées et une cinquième au-dessus. Une des plus anciennes cloches donnée en 888 par le comte Eudes venait s'y loger jusqu'à la Révolution. Elle a fondue et été remplacée au XIXe siècle par une cloche portant une inscription rappelant qu'elle est issue de cette ancienne cloche.

Au sud, sous le porche, une porte est couronnée par une cornière dont il reste trois modillons, deux représentant des têtes d’animaux frustres, le troisième un bossage.


L'église Notre-Dame de Taillecavat. Les contreforts plats, le chevet éclairé de trois fenêtres dont l'une a été agrandie donnent une allure massive à l'édifice.

A l'intérieur, la nef, jadis voûtée en berceau, est lambrissée.

Le bas-côté ajouté au XVIe siècle a conservé l'ébauche de voûtes et un lambris où sont peintes les litanies de la Vierge.


Bas-côté nord et nef. On remarquera l'ébauche des voûtes.

Le plafond du bas-côté est peint. On y reconnaît les litanies de la Vierge : au centre, étoile du matin (stella matutina), tour de David (turris Davidici), Vierge pure, Porte du Ciel (Janua caelis).


L’intérêt de cette église réside surtout dans le chœur où les chapiteaux romans représentent, au sud, Daniel puis des animaux et un personnage frustres ; au nord, la Tentation avec l'arbre, le serpent, Eve, Adam, un personnage habillé (Dieu ?) et un oiseau.



Chapiteau sud : Daniel entre deux lions. Les têtes ont été tronquées. Daniel est représenté frontalement, les bras écartés en direction de ces étranges fauves sans crinière, au mufle allongé et qui semblent assis.




Deux mammifères hauts sur pattes affrontés. Sur le tailloir, buste  d'homme saisissant deux serpents dont la tête touche l'oreille, image de la tentation par Satan (?)

Deux serpents ailés, sortes de basilics, sont bec à bec au-dessus d'un symbole phallique.


Le péché originel. Le serpent entoure l'arbre à 5 boules, la sixième étant dans la gueule du tentateur. Une femme nue saisit le fruit d'une main, cache sa nudité de l'autre en plaquant une feuille. Un homme nu, Adam, est au centre de la composition, droit, ne se dérobant pas ; ses deux mains cachent son sexe. Le personnage suivant est vêtu et tient un bâton ou une crosse. C'est Dieu se dirigeant vers les fautifs. Un oiseau au long bec tourné vers le corps termine la scène. Pour plus d'explications et d'interprétations, voir Christian Bougoux, L'imagerie romane de l'Entre-deux-Mers, Bellus Edition, 2006, p 762.

La Vierge entourée d'angelots, vitrail de L V Gesta de Toulouse, 1860.


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