L'église Saint-Pierre-es-Liens de Dieulivol

(inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 24 décembre 1925). Cette église construite en bordure d'un promontoire dominant la vallée du Drot, était la chapelle castrale d’un château médiéval. Depuis le porche, on bénéficie d’un vaste panorama sur la vallée, allant de Duras à l'est, jusqu'à Monségur à l'ouest.


Destructions partielles, restaurations, ajouts l'ont modifiée au cours des siècles, mais la structure médiévale apparaît notamment à la base des piliers, dans le plan à nef unique et dans la forme de la voûte en plein cintre. La nef à chevet plat est divisée en quatre travées séparées par des arcs doubleaux qui reposent sur des colonnes engagées.


 

Giovanni Masutti a peint, en 1938-1939, tout l'intérieur de l'édifice à l'instigation de l'abbé Dom Réginald Biron, érudit girondin, alors curé de Dieulivol de 1928 à 1939. Seule, la première travée à partir de l'entrée a gardé son décor primitif.

Dans la partie basse de la voûte, douze portraits de saints se font face, six de chaque côté, groupés deux par deux. Au sud, on reconnaît saint François de Salles, saint Vincent de Paul, saint Ambroise, saint Jérôme, saint François d'Assise et saint Dominique ; au nord, saint Jean-Marie Vianney (curé d'Ars), saint Louis, saint Augustin, saint Grégoire-le-Grand, saint Benoît (sous les traits de Dom Reginald Biron), et saint Bruno. Pour le portrait des pères de l’Eglise, Masutti s’est inspiré d’un tableau de Pier Francesco Sacchi conservé au musée du Louvre.  

St Benoît sous les traits de Réginald Biron

St Jérôme

St Jérôme par Pier Francesco Sacchi

St Ambroise


Sur la voûte de la nef, un semis d'étoiles dorées se détache sur un fond bleu. Dans le chœur, le décor, plus élaboré, met en valeur l'Esprit Saint représenté au sommet sous forme d'une colombe blanche aux ailes déployées.

Sur le mur axial, Masutti a figuré, sous les traits d'un vieillard bienveillant, Dieu le Père reconnaissable à son auréole triangulaire, émergeant de nuages disposés en cercles, en un trompe-l'œil qui évoque la voûte céleste. Il pose sa main gauche sur le globe et semble rassembler les fidèles de sa main droite ouverte.

A gauche, côté nord, pour la crucifixion de saint Pierre, Masutti s’est fortement inspirée d'un tableau de Guido Reni peint entre 1604 et 1605. A droite, côté sud, il a peint la délivrance de saint Pierre où il a combiné une fresque de Raphaël et un tableau de Murillo.


Une autre œuvre de Murillo peinte entre 1665 et 1678 lui a inspiré le tableau accroché sur le mur sud représentant saint François d'Assise embrassant le Christ en croix. Le tableau près du chœur, intitulé "La vocation de S. Pierre" est une copie d'un tableau de Federico Barocci, "La vocation de St. Pierre et de St. André". Signalons que Masutti ne s'est pas contenté de s'inspirer de ses prédécesseurs ; il a déployé toute sa personnalité dans l'ensemble de son œuvre. (Voir Jean-Louis Lambert, Giovanni "Fogo" Masutti, 1903-1963, un pinceau prodigue et vagabond, Editions de l'Entre-Deux-Mers, 2015)

Masutti

Murillo

Masutti

Frederico Barocci


L'église est éclairée par six fenêtres percées dans les murs nord et sud, et une septième au centre du mur du chevet. Les vitraux, du maître verrier bordelais Joseph Villiet, (signature au pied des personnages), ont tous été posés à l'envers. On reconnaît au nord, saint Jean-Baptiste, l'évêque saint Clair, saint Matthieu ; au sud, saint Jean évangéliste, sainte Marie, mère de Dieu, et saint Paul. Dans le chœur, le vitrail est consacré à saint Pierre à qui l'église est dédiée.

Jean-Baptiste

Clair

Matthieu

Paul

Jean